La fin des chimères ?
Filmée pendant la commémoration du bicentenaire d’Haïti, La fin des Chimères offre peu avant la chute du président Aristide, une réflexion sur la société haïtienne.
A son arrivée au pouvoir le peuple est déjà stigmatisé par 30 ans de dictature et par des fondations qui n’ont jamais été bien solides. Le curé, défenseur des pauvres sera alors perçu comme un messie. Incarnation de tous les espoirs et symbole d’un peuple qui veut aller de l’avant, ce personnage à l’air fragile fera converger vers lui toutes les aspirations des laissés pour compte.
14 ans plus tard, les espoirs sont vains. Haïti, celle qui en 1804 a indiqué la voie de la liberté à ceux qui étaient encore sous le joug de l’esclavage, vit dans un dénuement total.
Où sont donc allées échoir toutes ses promesses de liberté, de justice et de non-violence prônées par Aristide ? Une première question, qui sera suivie de tant d’autres, nous vient à l’esprit : n’a-t-on pas, dans un contexte si particulier, placé trop d’attentes en cet homme ? Ou n’a-t-il tout simplement pas été à la hauteur ? Aristide s’est-il réellement métamorphosé lors de son exil aux Etats-Unis ? Comment a-t-il pu, pendant si longtemps, bénéficier du soutien d’une grande partie de la population ?
Le documentaire de Charles Najman va progressivement nous éclairer en même temps qu’il interroge. 70 minutes d’interviews, de parallèles où les différents interlocuteurs ont droit à la parole : l’opposition prônant une révolte pacifique, les anciens partisans d’Aristide ou encore les Chimères*, jeunes démunis vivants dans les bidonvilles et qui n’hésitent pas à terroriser tout opposant au régime en place.
A son arrivée au pouvoir le peuple est déjà stigmatisé par 30 ans de dictature et par des fondations qui n’ont jamais été bien solides. Le curé, défenseur des pauvres sera alors perçu comme un messie. Incarnation de tous les espoirs et symbole d’un peuple qui veut aller de l’avant, ce personnage à l’air fragile fera converger vers lui toutes les aspirations des laissés pour compte.
14 ans plus tard, les espoirs sont vains. Haïti, celle qui en 1804 a indiqué la voie de la liberté à ceux qui étaient encore sous le joug de l’esclavage, vit dans un dénuement total.
Où sont donc allées échoir toutes ses promesses de liberté, de justice et de non-violence prônées par Aristide ? Une première question, qui sera suivie de tant d’autres, nous vient à l’esprit : n’a-t-on pas, dans un contexte si particulier, placé trop d’attentes en cet homme ? Ou n’a-t-il tout simplement pas été à la hauteur ? Aristide s’est-il réellement métamorphosé lors de son exil aux Etats-Unis ? Comment a-t-il pu, pendant si longtemps, bénéficier du soutien d’une grande partie de la population ?
Le documentaire de Charles Najman va progressivement nous éclairer en même temps qu’il interroge. 70 minutes d’interviews, de parallèles où les différents interlocuteurs ont droit à la parole : l’opposition prônant une révolte pacifique, les anciens partisans d’Aristide ou encore les Chimères*, jeunes démunis vivants dans les bidonvilles et qui n’hésitent pas à terroriser tout opposant au régime en place.
Ce qui nous interpelle c’est cette déception commune, cette détresse que partagent les Chimères, conscients - à l’image de Billy, 22 ans -, que le président n’a pas tenu ses promesses et ne se souvient d’eux « que lorsqu’il en a besoin ».
Deux mois avant sa chute Aristide, bénéficie toujours du soutien inconditionnel de ces groupes armés ! Comme si toutes ces désillusions n’étaient qu’un mauvais rêve, comme si celui qui a insufflé l’espoir d’exister « à ceux qui n’existaient pas » allait finalement reprendre les choses en main.
Ce qui nous interpelle encore c’est cette double facette – mi-ange, mi démon – du président distribuant patiemment des ballons à de jeunes garçons haïtiens. Parlant encore et toujours d’espoir et de non-violence. 3 ans d’exil aux Etats-Unis auraient-ils suffit à convertir ce « bienfaiteur » en un homme assoiffé par le pouvoir et le luxe comme le laissent entendre certains ?
Sans prétention mais avec souci de l’exactitude et parfois une pointe d’humour, ce documentaire retrace le passé d’Haïti et évoque son futur plus qu’incertain.
On apprécie le travail du réalisateur qui ne cherche pas de coupable mais se contente de (re) situer le contexte actuel dans lequel est plongé cette île de la mer des Caraïbes. Terre de contraste et de contradiction, parfois maudite, souvent oubliée, ou simplement méconnue par certains d’entre nous….
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* groupe armé par Aristide
Anaïs Jones vit à Paris, elle a une maîtrise en communication et s'est spécialisée dans le secteur culturel.
Deux mois avant sa chute Aristide, bénéficie toujours du soutien inconditionnel de ces groupes armés ! Comme si toutes ces désillusions n’étaient qu’un mauvais rêve, comme si celui qui a insufflé l’espoir d’exister « à ceux qui n’existaient pas » allait finalement reprendre les choses en main.
Ce qui nous interpelle encore c’est cette double facette – mi-ange, mi démon – du président distribuant patiemment des ballons à de jeunes garçons haïtiens. Parlant encore et toujours d’espoir et de non-violence. 3 ans d’exil aux Etats-Unis auraient-ils suffit à convertir ce « bienfaiteur » en un homme assoiffé par le pouvoir et le luxe comme le laissent entendre certains ?
Sans prétention mais avec souci de l’exactitude et parfois une pointe d’humour, ce documentaire retrace le passé d’Haïti et évoque son futur plus qu’incertain.
On apprécie le travail du réalisateur qui ne cherche pas de coupable mais se contente de (re) situer le contexte actuel dans lequel est plongé cette île de la mer des Caraïbes. Terre de contraste et de contradiction, parfois maudite, souvent oubliée, ou simplement méconnue par certains d’entre nous….
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* groupe armé par Aristide
Anaïs Jones vit à Paris, elle a une maîtrise en communication et s'est spécialisée dans le secteur culturel.