Vue d'ensemble des stands
Barbara Prezeau Stephenson, invitée à représenter Haïti, nous raconte ...
Photos de Klodi Cancelier.
Photos de Klodi Cancelier.
Barbara Prézeau présentant son portfolio
L’édition 2006 du Marché d’Art Contemporain du Marin s’est déroulée du 4 au 8 mai, dans une ambiance décontractée. Une cinquantaine d’exposants, sont venu des quatre coins de la planète, même si la Caraïbe demeure la spécificité de cette initiative.
Le plasticien, homme orchestre de la Martinique, Habdaphai, aidé d’une équipe de bénévoles, a réussi la gageure de concilier, la dimension commerciale de l’évènement à des découvertes artistiques de qualité. Même si dans l’ensemble, l’inégalité a semblé être la donne commune, artistes très jeunes côtoyant des valeurs confirmées sur le plan international, peintures grands formats jouxtant les installations conceptuelles, œuvres éphémères associées à des peintures de chevalets et même des reproductions, ce Marché est singulier, unique dans son genre, hétéroclite, improvisé, suffisamment bordélique pour se justifier de sa situation géographique.
Le plasticien, homme orchestre de la Martinique, Habdaphai, aidé d’une équipe de bénévoles, a réussi la gageure de concilier, la dimension commerciale de l’évènement à des découvertes artistiques de qualité. Même si dans l’ensemble, l’inégalité a semblé être la donne commune, artistes très jeunes côtoyant des valeurs confirmées sur le plan international, peintures grands formats jouxtant les installations conceptuelles, œuvres éphémères associées à des peintures de chevalets et même des reproductions, ce Marché est singulier, unique dans son genre, hétéroclite, improvisé, suffisamment bordélique pour se justifier de sa situation géographique.
Au cours de ces 5 jours de foire au Marin, l’air de fête sans cesse, entretenu par la diversité des publics cibles : classes maternelles, collectionneurs, familles, équipage des voiliers en rade a constitué le principal atout de cette activité. Tandis que l’éclectisme de sa fréquentation gagnerait, à l’avenir à être mieux exploitée par les organisateurs, grâce à la vente de produits dérivés tel que T-shirt, catalogues, cartes postales, affiches, il est indéniable que le palmarès des ventes, revient aux maîtres vivant en Martinique : Catherine Théodose, Alain Dumbardon, parmi les plus connus du public local.
Installation de Karine Gabon
Les artistes guadeloupéens ont constitué le deuxième groupe par l’ampleur de leur participation. Klodi Cancelier se distinguait par des impressions numériques, clignant de l’œil au langage publicitaire, avec des couleurs acidulées associées au texte mordant; Léogane, plus discret, mais non moins connu sur la scène antillaise, présentait des paysages abstraits qui flirtent avec la musique; et, leur cadette, Karine Gabon, sur un fond de toile noire suspendait des pliages de jutes pigmentés ainsi que des sculptures crucifères enduites de noir.
Un second groupe guadeloupéen, constitué de trop jeunes plasticiens, n’a pas su saisir les enjeux d’une telle rencontre; ils se sont délibérément singularisés par des attitudes provocatrices, gratuites teintées de tribalisme urbain. Franchement déplacé, quand à moi.
Les cubains, nombreux également, avec musique et attirails exotiques ont captivé les foules. A chacun son opium; tandis que plus loin, une ébauche en grisaille, d’œuvre murale aux accents tahitiens, nous relisait Gaugin, à coté de peintures criardes plus ou moins atroces, cependant très appréciées du grand public.
Les cubains, nombreux également, avec musique et attirails exotiques ont captivé les foules. A chacun son opium; tandis que plus loin, une ébauche en grisaille, d’œuvre murale aux accents tahitiens, nous relisait Gaugin, à coté de peintures criardes plus ou moins atroces, cependant très appréciées du grand public.
Vue de l'installation de Karen Grison
Mais, la véritable révélation de ce Marché d’Art Contemporain, demeure l’exposition de la plasticienne Karen Grison.
Voilà une œuvre, tissée de fibres subtiles et délicates, toute tricotée de silence. Peintures et miniatures, jouant avec les ombres, les titres, l’écriture. Au centre de la pièce, les cordes tendues par des poids de bois précieux, au dessus d’une île de sable, évoquent une inaudible musique.
L’univers utérin et onirique de Karen, nous impose une respectueuse introspection.
Voilà une œuvre, tissée de fibres subtiles et délicates, toute tricotée de silence. Peintures et miniatures, jouant avec les ombres, les titres, l’écriture. Au centre de la pièce, les cordes tendues par des poids de bois précieux, au dessus d’une île de sable, évoquent une inaudible musique.
L’univers utérin et onirique de Karen, nous impose une respectueuse introspection.
L'installation de Habdaphai © matinikphoto.com
Il est difficile en si peu de lignes de commenter autant de participations. J’ai apprécié, pourtant, les métamorphoses animalières découpées dans la tôle des pelles de Habdaphai. Je n’ai pas saisi l’intérêt de gaspiller de la viande de poulet, installation peu originale et reprise à l’occasion par l’invitée de la Colombie.
Il m’a été impossible, en tant qu’exposante d’assister aux conférences de qualité, aux projections et conférences qui se sont déroulées en marge du Marché et aux mêmes heures, malheureusement.
Je garde l’impression d’une fête, d’une belle rencontre sur le plan humain, des retrouvailles caribéennes et aux insularités complexes et ne serait-ce qu’à ce titre, je félicite l’organisation.
Pétion-Ville, 14 mai 2006
Barbara Prézeau Stephenson
AICA, Sud Caraïbe
Il m’a été impossible, en tant qu’exposante d’assister aux conférences de qualité, aux projections et conférences qui se sont déroulées en marge du Marché et aux mêmes heures, malheureusement.
Je garde l’impression d’une fête, d’une belle rencontre sur le plan humain, des retrouvailles caribéennes et aux insularités complexes et ne serait-ce qu’à ce titre, je félicite l’organisation.
Pétion-Ville, 14 mai 2006
Barbara Prézeau Stephenson
AICA, Sud Caraïbe