Participants à la résidence du Vermont Sudio Center - 2009

Meena Alexander est arrivée au Vermont, deux semaines après moi. Nous avons tout de suite sympathisées. Je lui ai demandé d'expliquer qui elle est et voilà sa réponse :

Voilà une question que je me suis posée « qui es tu ? ». C’est la question la plus ancienne, la question du soi-même. Pour moi la poésie lyrique vient comme une réponse à cette question. Saint Augustin l’a lui-même pausée et a trouvé que le travail de la mémoire dans le champ du soi-même peut apporter une réponse.

Je viens d’une très ancienne communauté chrétienne syrienne de Kerala, située sur la côte Ouest de l’Inde. La tradition que veut que Saint-Thomas en soit le fondateur, au premier siècle de notre ère. La population utilise en partie et encore aujourd’hui l’araméen et le cyrillique. Cette communauté est liée à l’église copte, j’allais moi-même à la célébration de la Pâques copte, magnifiques rites du sacré vivant, quand je vivais dans mon enfance à Khartoum, au Soudan où mon père travaillait pour le compte du gouvernement indien.

Je suis venue aux États-Unis, cela fait 30 ans, cela fait longtemps, j’ai fait des allers-retours entre New-York et l’Inde. Dans mes mémoires « Fault lines », je parle de cette ballade migratoire.

En ce moment je travaille sur un cycle de poèmes, je viens de terminer un long cantique et je vais me promener dans ces vertes collines afin de me ressourcer.

En 2008, j’ai obtenu une bourse du Guggenheim pour écrire de la poésie et depuis je voyage pas mal, en Europe, en Inde, cet été au Vermont avant de retourner enseigner à l’Université. Mon séjour au Vermont me permet de travailler sur des poèmes que j’ai amenés avec moi sous une forme inachevée. Les poèmes induisent mon voyage personnel à travers la migration et la mémoire.

Pour sa poésie et les articles la concernant, consultez : www.meenaalexander.com
et 'Flesh Rose : A Poem Cycle'

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Jessica Pezalla est née à Montréal, au canada en 1976 et a grandi à Oak Park, IL. Elle obtient son BA en Ateliers à Oberlin College (1998) et un Master in Fines Arts au San Francisco Art Institute (2006).

A titre d'expositions individuelles elle a présenté son travail au Mark Wolfe Contemporary Art à San Francisco; the Red Mill Gallery au Vermont Studio center à Johnson Vermont ; the Contemporary Artists Center in North Adams, MA.

Pezalla a été distinguée pour son mérite au San Francisco Art Institute.

Pezalla est actuellement une des artistes résidente du VSC.

Jessica Pezalla was born in Montreal, Canada in 1976 and grew up in Oak Park, IL. She received a BA in Studio Art from Oberlin College (1998), and a Post Baccalaureate and MFA from the San Francisco Art Institute (2003, 2006).

Solo exhibitions include Mark Wolfe Contemporary Art in San Francisco, the Red Mill Gallery at Vermont Studio Center and the Diego Rivera Gallery at the San Francisco Art Institute. Her work was included in the 2008 Bay Area Currents show at the Oakland Art Gallery.

Residencies include Vermont Studio Center in Johnson, VT and the Contemporary Artists Center in North Adams, MA. Pezalla received merit-based awards for graduate studies from the San Francisco Art Institute and Oberlin College. Her work has been reviewed in Artweek, Flavorpill, re-title.com and the San Francisco Chronicle Culture Blog.

Pezalla is currently a Staff Artist in Residence at Vermont Studio Center.

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Johnson VT, le 22 aout 2009. La peinture et l'activisme social ont occupé la vie de Joelen Mulveney, avec qui je suis allée voir le documentaire de la réalisatrice dans le Vermontaise, Liz Canner. Magnifique soirée au cinéma de Burlington, la ville principale du Nord Vermont. Le film Orgasm Inc. est un compte rendu satyrique de l'exploitation du mal être sexuel des femmes, par l'industrie pharmaceutique (3ème au monde après l'armement et le pétrole). En dépit de la communication axée sur l'humour, le sujet est sérieux, Liz Canner a enquêté 9 ans.

Mon amie Joelen, new-yorkaise, vit et travaille au Vermont. A travers nos discussions, je recueille des bribes d'informations sur la vie réelle des habitants. Les problèmes sociaux sont importants, le chômage élevé.

J'ai demandé à Joelen de situer sa démarche artistique en quelques lignes :

"Tout se ramène à la spiritualité, l'essence de la vie et l'amour. Mon travail est l'expression de ma condition humaine... Des fois belles, des fois pas du tout, il est nécessairement, grotesque ou vilain.

Quand j'étais une petite fille je me suis assise des heures entières face à "Guernica" quand ma famille visitait le Musée. J'étais médusée par l'idée que quelqu'un avait peint ça. Je me souviens d'avoir désiré devenir artiste. J'ai étudié à la "Fashion Institute of Technology", à la "Cooper Union School of Art", au "Brooklyn Museum Art School" ainsi qu'au "Bob Blackburm Printmaking Studio" entre 1967 et 1975. A ce moment, l'un de mes professeurs m'a conseiller de travailler seule, ce que je fais depuis 35 ans.

Quand je vivais dans un loft à Brooklyn, j'ai produit des sculptures souples en tissus, puis j’ai peint plusieurs larges environnements, parfois avec des éléments interactifs. A mes débuts au Vermont en 1979, j’ai tenté de continuer avec mes performances, mais je vivait dans une petite cabane en bois avec mon mari et mes filles jumelles, ainsi, je suis revenue aux formats traditionnels et me suis débarrassée de l'imagerie par opposition aux procédés.

Les paysages du Vermont m'ont apporté une nouvelle palette avec des gros, des noirs des verts. J'ai développé un sens différent du rythme et du temps, passant de la brosse au couteau qui parlent à mon coeur, pas à mes yeux, à mes émotions, pas à ce que je vois. Par ailleurs, en étudiant d'autres cultures à partir d'une première recherche avec des pratiquants qui étaient mes voisins... Ma "marraine" Taino qui m'a adopté dans le quartier de Brooklyn, la grand mère Abenaki qui s'est occupée de moi au Vermont et la communauté Algonkine qui m'a accepté comme une parente dans le Nord Canadien. J'ai été initiée à toutes leurs pratiques spirituelles, celles-ci additionnées à l'instruction de Lama Norla m'ont transmises une profonde compréhension de positivité, de l’empathie, de la joie, de l'amour et de l'égalité. J'amène cette énergie et cette force vitale dans mon travail. Je m'attend pas des autres de voir ce que je fais, je souhaite seulement qu'ils y puisent quelque chose pour eux-mêmes."

Joelen Mulveney, 22 août 2009

Avec Maxime Blanchard du Québec, nous constituons un frêle ilot francophone, noyé dans la marée anglo-saxonne. Maxime a accepté de répondre à mes questions :

"Je suis québécois et je suis prof à CUNY (City College et Graduate Center) à New York. Je partage mon temps entre le Québec et les États-Unis.

J'ai longtemps travaillé sur les intellectuels engagés en France, notamment sur André Malraux, Simone Weil et Pierre Bourdieu.

Je prépare actuellement un livre sur l'aliénation telle que montrée dans les cinémas québécois et français. Outre ces travaux universitaires, j'achève un roman.

La résidence au Vermont me permet de me concentrer à l'écriture de création, de m'adonner entièrement au roman. Car bien que ma charge d'enseignement soit modeste (puisque je travaille dans une université de recherche), je dois consacrer une grande partie de mon temps à des activités pédagogiques et à la publication d'articles universitaires."