Plutôt que de produire un texte inédit, il lui a été demandé de réaliser une œuvre sur place. Heureux de laisser son ordinateur pour retrouver le plaisir sensuel du gribouillage, de l’écriture qui se trace et s’efface, il s’est confronté à un grand panneau blanc comme à une grande page blanche qui a ravivé les souvenirs de l’écolier, les hésitations de l’écrivain et les bégaiements du créateur qui construit son discours au jour le jour.
Finalement, l’œuvre produite, texte-installation, est un mémorial du tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Il reproduit à l’infini le nombre officiel des victimes – 316,000 – associé au souvenir d’un couple décédé dans une posture de sexe oral qui aurait marqué les esprits et fait parler les langues d’une population doublement choquée par la catastrophe et par l’exposition publique d’une pratique intime. Interrogé, Guy Régis déclare deviner chez le peuple malgache la même pudeur qui habite souvent les Haïtiens.
Finalement, l’œuvre produite, texte-installation, est un mémorial du tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Il reproduit à l’infini le nombre officiel des victimes – 316,000 – associé au souvenir d’un couple décédé dans une posture de sexe oral qui aurait marqué les esprits et fait parler les langues d’une population doublement choquée par la catastrophe et par l’exposition publique d’une pratique intime. Interrogé, Guy Régis déclare deviner chez le peuple malgache la même pudeur qui habite souvent les Haïtiens.
Mais cette pudeur a été mise à mal par la violence et l’ampleur inattendues du séisme qui a surpris les habitants dans leur vie quotidienne, symbolisés par ce couple enlacé aux yeux de tous, auquel fait écho, à une autre échelle, l’exposition sans retenue, sur les chaînes de télévision et les média du monde entier, des images les plus crues des Haïtiens nus, désarmés et stupéfaits par la catastrophe.
